Bien prononcer les voyelles [y] [ø] [œ]

Cet article s’inscrit dans le prolongement de publications abordant les problèmes risquant de se présenter à un formateur qui intervient dans des contextes un peu particuliers. Il peut avoir affaire à des publics 

• • novices, ne connaissent pratiquement rien à la phonétique du fle à visée didactique. il est alors important de les séduire en les interessant à la problématique. Ce qui peut éveiller chez certains le désir d’en apprendre davantage. Entrer de plain-pied dans des considérations techniques risquerait d’effaroucher ce genre de personnes, comme de les écoeurer à tout jamais. 
  • spécialistes de l’enseignement du fle, très souvent des enseignants ressentant un besoin urgent d’avoir des compétences dans ce domaine singulier. Là, c’est une autre paire de manches. Ces personnes sont des professionnels du fle et veulent appliquer en classe des procédures de remédiation présentées par le formateur. Il est important de rentabiliser :leur formation dès que possible. 

Deux cas de figure se présentent alors pour le formateur intervenant en présentiel ou en visioconférence:

• il dispose d’un volume horaire conséquent et d’une liberté de manoeuvre lui permettant de construire la formation sereinement, pas-à-pas, en alternant informations théoriques indispensables et inititation aux techniques rectificatrices;
• il a un temps limité pour convaincre des collègues que les techniques proposées sont fiables et leur en expliquer le bien-fondé. Il ne s’agit pas de donner des pseudo-recettes censées marcher à tous les coups. Il faut expliquer la légitimité des procédés et les illustrer en recourant, par exemple, aux vidéos de la ressource pédagogique qui en propose plusieurs dizaines. Principe absolu: le prof doit toujours agir en connaissance de cause, savoir ce qu’il fait et pourquoi il le fait ainsi. Ceci lui permet d’avoir cours sur les événements.

Je choisis de travailler sur les voyelles avec une grande dose de pragmatisme: expliquer des choses simples faisant appel à la logique. Je précise au groupe que les informations transmises sont dans l’esprit de la méthode verbo-tonale d’intégration phonétique. Mais que je leur fournis une trousse d’urgence qui ne saurait en aucun cas se substituer à une formation aux principes de la méthode.

Dans le document ci-dessous, il sera question des trois voyelles [y] [ø] et [œ] parfois qualifiées de complexes ou composées car elles combinent deux mouvements articulatoires antagonistes: l’arrondissement et la projection en avant des lèvres provoquent normalement un recul de la langue. Ce qui ne se produit pas avec ces trois vocoïdes pour lesquels la langue occupe toujours une position antérieure. 

Ces trois voyelles sont très souvent réalisées trop claires ou trop sombres par de très nombreux apprenants en fonction de leur origine linguistique. Le diagnostic n’est pas ici un problème articulatoire mais une question de perception. Ce que nous allons voir maintenant.