Cet article propose un classement articulatoire des consonnes du français.
Ce bref billet constitue la suite d’une publication récente traitant du classement des sons de parole. J’y abordais la formation des voyelles et consonnes au niveau des cavités supraglottiques. Pour traiter plus spécifiquement des consonnes et de leurs critères de classement, je renvoie au diaporama ci-après. Ce document est suffisamment explicite.
Le système consonantique du français est relativement stable. Il ne présente pas de maillons faibles comme celui des voyelles. Quelques petites remarques peut-être utiles pour les professeurs de fle:
✓ Le /ʁ/ est à l’évidence un son redoutable. Un article lui sera prochainement consacré. En effet, corriger le « R » du français n’est pas si difficile que cela. Il convient de respecter une certaine progression.
✓ Quel est le statut des glissantes /j w ɥ/: faut-il les considérer comme des semi-consonnes ou des semi-voyelles.? Ces sons sont particuliers, ils possèdent des formants, comme les voyelles; leur durée est brève. En fait, tout dépend du point de vue quand on envisage leur fonctionnement dans la langue.
Ce sont des semi-consonnes car, à l’instar des consonnes, les glissantes ne peuvent
- être centre de syllabe en français. Ce rôle est dévolu à la voyelle;
- porter l’accent;
- apparaître isolément.
Ce sont des semi-voyelles car elles apparaissent en distribution complémentaire[litetooltip targetid= »litetooltip_1431891102098″ location= »left-top » opacity= »1″ textalign= »center » margin= »3″ padding= »5″ trigger= »hoverable » templatename= »RadicalRed »]
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[litetooltip_heading]Définition
[litetooltip_content]Se dit de deux unités dont l’apparition est automatiquement déterminée par le contexte. Par ex. en français en syllabe finale -accentuée- on a [e] quand la syllabe est ouverte et [ɛ] lorsque elle est fermée: [me] vs [mɛm].[/litetooltip_content]
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[/litetooltip] avec la voyelle correspondante, c’est-à-dire automatiquement en fonction de l’environnement:
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[litetooltip_heading]Définition
[litetooltip_content]Se dit de deux unités dont l’apparition est automatiquement déterminée par le contexte. Par ex. en français en syllabe finale -accentuée- on a [e] quand la syllabe est ouverte et [ɛ] lorsque elle est fermée: [me] vs [mɛm].[/litetooltip_content]
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[/litetooltip] avec la voyelle correspondante, c’est-à-dire automatiquement en fonction de l’environnement:
- la voyelle apparaît entre 2 consonnes: mendicité, lumineux;
- la semi-voyelle est produite après consonne devant voyelle dans la même syllabe: mendiant, lumière.
Dans certaines régions, le /w/ est absent et remplacé par /ɥ/: oui se prononce alors [ɥi].
✓ Les nasales /ɲ/ et /ŋ/
- /ɲ/ correspond à la graphie « gn » dans agneau vigne, ignare… Ce phonème a disparu de l’inventaire des consonnes françaises depuis les années 80, il est remplacé par la combinaison [nj]: agneau est aujourd’hui réalisé [anjo] et non [aɲo];
- /ŋ/ est le petit dernier du système consonantique. Il s’est imposé dans le courant des années 60 avec l’anglomanie galopante consistant à user et abuser de mots en « ing » »: footing, lifting, parking, etc.
- tableau des consonnes du français.
source photo à la une: Flickr
bonjour, que signifie qu’une glissante ne puisse pas porter l’accent, parlez vous de l’accent tonique ??
Une glissante se comporte fonctionnellement comme une consonne et ne peut donc supporter l’accent. Seule une voyelle peut être frappée par l’accent en français.
Bonjour, mais de quel accent parlez vous, l’accent tonique ou alors l’accent d’une région ??
Je parle de l’accent en tant que proéminence rythmique mettant une syllabe en valeur.