Une petite respiration dans le blog en évoquant quelques podcasts méritant véritablement le détour. Sélection partielle, partiale et subjective mais les écouter procure toujours de l’intérêt et du plaisir.
podcasts sur le langage et la langue
Hoedt et Piron: tu parles!
A tout seigneur tout honneur. C’est LE podcast qui a cartonné cet été. Et à juste raison.Parsemée de révélations cocasses et troublantes, cette chronique iconoclaste d’Arnaud Hoedt et Jérôme Piron, deux comédiens belges qui furent professeurs, redore la langue française de couleurs nouvelles ; un exercice totalement décomplexé et vivifiant. Ecoute jubilatoire garantie. Superbe numéro de duettistes, réglé au millimètre. Où on se laisse porter par plein d’anecdotes savoureuses, où on apprend plein de choses sympas sur la langue. A ne manquer sous aucun prétexte.
Les deux compères sont également présents sur Youtube.
L. Véron: Parler comme jamais
Une fois par mois, Laélia Véron, autrice de « Le français est à nous ! », propose de déconstruire les clichés autour de la langue avec différents invités. Parler comme jamais est un podcast produit par Binge Audio et soutenu par la DGLFLF. Il allie rigueur scientifique et approche pédagogique pour décomplexer notre rapport au français. Là encore, une approche rigoureuse par une véritable linguiste.
S. Dehaene: psychologie cognitive expérimentale
Attention, là c’est du sérieux, c’est du lourd, on ne rigole plus. Le titre en supra correspond à un podcast auquel vous pouvez vous abonner via votre plateforme favorite de balados. S. Dehaene, professeur au Collège de France, est un très bon vulgarisateur. Et, au sein de ce podcast, il propose plusieurs émissions sur le langage: ses origines, son acquisition, ses spécificités. Ainsi que sur l’apprentissage, la mémoire. C’est très érudit et très agréable.
Et il vous faut lire...
Laélia Véron a co-signé cet ouvrage vivifiant paru en avril 2019. Ce livre relate l’histoire sociopolitique du français en établissant les liens subtils se tissant entre la langue, la société et le politique. Le français est-il en péril? L’anglais va-t-il finir par avoir raison de notre si belle langue? Les djeuns (je sais, ça se dit plus mais j’aime bien) et leur langage SMS attestent-ils de la débâcle de la langue? La sacro-sainte orthographe serait-elle également menacée? Et la féminisation des noms de métiers, quelle scandaleuse pratique à en croire l’Académie française, gardienne sourcilleuse autant qu’incompétente de la Norme? Toutes ces questions et bien d’autres encore sont débattues en adoptant une perspective diachronique qui remet les pendules à l’heure parfois et recèle des surprises.
Le commentaire repose sur de nombreuses anecdotes rendant le récit encore plus vivant. L’argumentation est toujours fine, servie par le style ciselé et enjoué des deux autrices qui s’appuient sur des sources documentaires fiables.
Une lecture plaisante, indispensable pour tout enseignant de fle et toute personne curieuse de l’évolution du français.
Cet ouvrage de Stanislas Dehaene, publié en 2018, est consacré à l’apprentissage. L’auteur montre les progrès considérables réalisés au cours de 30 dernières années autour de la plasticité cérébrale et des mécanismes de l’apprentissage. Après avoir démontré que les machines sont loin encore d’égaler le cerveau humain, S. Dehaene consacre plusieurs chapitres à la description des mécanismes et facultés d’apprentissage du cerveau. Il développe ensuite ce qui constitue les 4 piliers de l’apprentissage: l’attention, l’engagement actif, le retour sur erreur et la consolidation. Pour plaider enfin sur le rapprochement des neurosciences et de l’école.
Apprendre! est un livre nécessaire. Il est passionnant à parcourir. Un formateur comme un enseignant ont tout intérêtà le découvrir. Pas de neuromythes dans cet ouvrage. Maintenant, quant à dire que la neuropédagogie constitue la nouvelle panacée de l’Education nationale…
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