Vidéo illustrant la réalité des ateliers sauvages lors desquels des étudiants du Master fle s’entrainent à pratiquer la correction phonétique avec des étudiants étrangers.
L'entrainement des ateliers pris sur le vif
En compagnie de Manon et Lucie, les deux jeunes femmes ayant témoigné de leur intérêt pour l’enseignement de la prononciation dans une récente vidéo.
L’image est de piètre qualité, le cours ayant lieu dans une salle naturellement sombre avec un faible éclairage indirect.Le son est convenable et permet de juger de la qualité du travail fourni par les deux praticiennes.
Nous sommes les témoins de ce qui se passe sur le terrain. Ce qui conduit à faire un certain nombre de remarques. Car cette vidéo saisie sur le vif est riche d’enseignements pour un formateur de formateurs. Elle illustre le cheminement habituel d’enseignants se lançant dans la pratique de la correction phonétrque.
Quelques remarques
L'enseignant
Il est sous tension. Il lui faut déceler la ou les erreurs produites par l’apprenant, poser un diagnostic et proposer un ou plusieurs procédés de remédiation. Le tout en temps réel. Nous sommes ici dans la réalité, loin d’un cours théorique où on a tout loisir pour réfléchir.
ça se passe comme ça
et ça va vite
Il adopte une attitude de sur-écoute. Car il veut tout entendre. Ce qui parfois le conduit à négliger de hiérarchiser les erreurs ou de laisser passer une erreur importante pour se concentrer sur un problème mineur. C’est très fréquent quant l’enseignant se lance en correction phonétique. La sur-écoute engendre également une fatigue auditive dont le prof a conscience. Ce qui le conduit à passer le relais à un camarade au bout de quelques minutes car il « n’entend » plus rien.
Il arrive souvent à l’enseignant d’hésiter Ai-je bien entendu ceci? Surtout quand l’apprenant commet une erreur intermédiaire: un [y] très clair proche du [i] mais n’étant tout de même pas un [i]; ou encore un timbre intermédiaire entre [ʒ] et [ʃ] quand il prononce [ʒ]… Là encore, c’est du classique dans la vraie vie. Parfois, le prof peut donner l’impression de patiner: il fait répéter plusieurs fois le même modèle sans réellement intervenir sur l’erreur.
le prof peut se sentir submergé. Et éprouve le besoin de consulter ses tableaux, jamais très loin de lui pendant le travail phonétique. Surtout dans les premiers temps. Quand il acquiert de la pratique, il délaisse ces bouées de sauvetage.
le stress de l’enseignant se manifeste souvent par un débit de parole trop rapide qu’il ne songe pas à contrôler. Parler vite n’est pas facilitant pour l’élève.
Les apprenants
Il s’agit d’étudiants volontaires du DEFLE qui ont eu la gentillesse d’accepter se se laisser filmer. Car ce n’est pas évident.
Ils ont une bonne volonté évidente. Et acceptent le travail de remédiation sans rechigner.
Ils sont bienveillants envers le prof, pardonnent volontiers ses « gaffes ».
Il y a également une vraie solidarité envers l’enseignant. On sent bien qu’ils font tous ces efforts pour eux bien sûr mais aussi pour contribuer au succès du prof.
L’entraide intervient aussi entre eux quand l’un souffle la « bonne réponse » à son voisin.
Le groupe d'observateurs
constitué par les étudiants de maîtrise participant aux ateliers. Ils sont à gauche de l’écran. Le prof sur la sellette se tourne parfois vers eux pour solliciter leur avis, leur aide, leurs conseils.
Les observateurs ne sont pas passifs. Eux aussi souffrent, compatissent… et participent de la bonne humeur qui imprègne les ateliers.
Et vous entendrez les applaudissements spontanés quand un prof ou un élève réussissent une belle performance. Ceci aussi fait partie de l’ambiance. Comme quoi la correction phonétique peut se dérouler dans la bonne humeur.
Lucie et Manon en pleine action
crédit photo: Photography by: Jeshu John
http://www.designerspics.com/photographs/holy-basil-plant-tulasi/