La présence de la Voix-Off
La Voix-Off du comédien. La parfaite maîtrise du texte lu au service de l’oral. La vocalité et la prosodie pour faire découvrir une œuvre.
La Voix-Off du comédien. La parfaite maîtrise du texte lu au service de l’oral. La vocalité et la prosodie pour faire découvrir une œuvre.
Existe-t-il une norme phonétique en français? Un modèle de référence utile, entre autres, pour les enseignants de français, celui qu’il conviendrait sinon d’installer du moins de donner comme exemple aux apprenants? Serait-ce celui qui est proposé dans les enregistrements de méthodes? Comment se situent les professeurs de fle et de flm: le reconnaissent-ils comme un modèle (sur la base de quels éléments), s’y identifient-ils, en sont-ils dépositaires et si non?.. Le sujet est à risques. Et laisse très rarement indifférent. Il peut rapidement provoquer embarras, irritation, gêne, condescendance, ironie…
Cet article traite des différents modèles de référence du phonétisme français durant le XXème siècle. Avec l’émergence, en ce début de 3ème millénaire, d’un nouvel étalon phonétique… de quoi désarçonner les puristes réfractaires à tout changement. Lequel est inéluctable. La norme phonétique ne peut être gouvernée et corsetée par des règles, contrairement à l’écrit. Elle évolue. Les usagers n’y sont pas forcément sensibles. Ces modifications interviennent dans le temps; et les gens sont plus préoccupés par le fond que la forme. Les phonéticiens et les phonologues sont constamment à l’affût. Ils sont en mesure de décrire toujours plus précisément ces transformations dues à de multiples facteurs.
La langue n’est pas un système monolithique. Dans ses usages quotidiens, elle reflète une très grande variété de réalisations se manifestant de diverses façons, dont la manière de prononcer. Ces diversités au sein d’une même communauté linguistique sont dues à des raisons multiples: influence des parlers régionaux, état de l’évolution du système phonologique pouvant différer selon les régions, appartenance sociale. Et tout le monde a un accent. Ce mot étant défini par Le Robert comme « l’ensemble des caractères phonétiques distinctifs d’une communauté linguistique considérés comme un écart par rapport à la norme (dans une langue donnée) ». Définition qui interpelle un enseignant de fle: il y aurait donc une norme de prononciation, quelle est-elle, faut-il s’y référer dans les cours? Questions légitimes, mais la réponse n’est pas donnée comme nous l’allons voir.
La progression phonétique est délicate à gérer pour l’apprenant comme pour l’enseignant. Si elle est effective, elle s’achoppe à des difficultés décourageantes: elle est laborieuse, passe par des moments démoralisants de stagnation, souvent de régression, alternant avec des progrès parfois difficiles à apprécier précisément. La progression suppose une évaluation. Celle-ci est éminemment subjective. Cet article traite de la façon dont l’amélioration de la compétence phonétique s’installe chez l’apprenant et de quels outils dispose le professeur pour se montrer le plus efficace possible dans ses pratiques.
La consonne /R/ est redoutable et redoutée en phonétique du fle. Elle est source d’erreurs, paraissant insurmontables, pour une majorité d’apprenants étrangers. Elle peut provoquer de la gêne pour diverses raisons; cette consonne est connotée socialement, psychologiquement et culturellement. Et on ne peut pas lui échapper; /R/ est omniprésent en français oral. Sa fréquence d’apparition est la plus élevée de toutes les consonnes.
Cet article se compose de deux grandes parties. Tout d’abord, un essai de clarification: qu’est-ce que cette consonne aujourd’hui, comment la décrire, quelle réalisation semble être la « norme », que faire des variantes souvent présentes dans la littérature phonétique?.. Dans un deuxième temps, j’exposerai les procédés de correction destinés à mettre graduellement ce son en place. Ce n’est pas le plus difficile à faire acquérir aux apprenants en fle mais il faut respecter un certain ordre de présentation.